L'impact écologique du randonneur
Quel bonheur de randonner, en été comme en hiver! De respirer l’air frais de la montagne, de croiser le regard d’une marmotte, ou de tomber nez à nez avec un sac poubelle déchiqueté au milieu du sentier... !?
On force le trait, mais aujourd'hui on vous parle d’un sujet qui tiendra à cœur à un grand nombre de #nature-lovers: les traces du randonneur sur la faune et la flore! Le monde connait depuis quelques années une évolution importante de son nombre de randonneurs. On peut expliquer ce phénomène par la démocratisation de l’activité, grâce à des enseignes comme Décathlon (qui permettent de s’équiper sans casser son PEL...) mais également par l’explosion des réseaux sociaux. Et oui, la course aux lieux les plus instagramables a commencé, et les traces sur l’environnement en sont la preuve.
On parle souvent de développement durable; nous, on aimerait vous parler de randonnée durable!
Alors comment profiter de cette activité sans pour autant abîmer, parfois sans le savoir, l’environnement qui vous entoure?
Pas de panique on vous explique tout ici :
SOMMAIRE
Vous avez dit déchets?
On n’est pas au zoo!
Les (pauvres) sentiers battus…
Faire du hors-pistes; oui ou non?
Ne lui dites pas avec des fleurs!
L’eau ça mouille
Le feu ça brûle
Au pied, médor !
Et la pollution sonore dans tout ça?
Vous avez dit déchets ?
Cela paraît tellement évident... mais bon, un petit rappel s’impose!
Quand vous randonnez, il ne faut en aucun cas jeter ses déchets dans la nature. On parle ici de TOUS les déchets que vous pourriez produire. En effet même les restes du sandwich préparé par votre douce et tendre ne sauront être jetés. Pourquoi? Et bien parce qu’ils pourraient avoir des effets sur les micro-organismes de la montagne, et ne font pas partie des régimes alimentaires des animaux. Si vous ne souhaitez pas voir des marmottes diabétiques à la recherche d’insuline, merci de ne pas jeter le reste de votre Milka dans la nature!
On évite également de jeter sous prétexte que c’est biodégradable. Certains papiers sont en effet biodégradables, mais mettront plusieurs mois à se détruire. Pensez un peu à la beauté d’un pic au lever du soleil, avec à vos pieds des dizaines de mouchoirs. "Mais ils sont biodégradables!" ne sera sûrement pas une excuse valable auprès des randonneurs suivants, ou des isards qui devront les supporter jusqu’à ce qu’ils se décomposent.
Alors comment s’organiser pour se faciliter la tâche avec ses déchets? Tout simplement en préparant son sac de la bonne façon: prévoyez déjà un petit sac poubelle pour y mettre vos déchets, puis essayez de réduire le nombre d’emballages pour vos aliments. Si vous souhaitez tester vos poumons en altitude en fumant, qu’à cela ne tienne, mais emportez avec vous de petits cendriers portables, c’est plus sympa.
Si vous partez pour un trek de plusieurs jours, il va se poser la question des besoins naturels. La meilleure solution que nous puissions vous conseiller, c’est de vous retenir... Mais si comme 99% des gens votre sphincter ne vous le permet pas, plusieurs solutions s’offrent à vous: internet regorge d’articles et ouvrages sur le thème “faire popo en rando”, vous trouverez forcément votre bonheur! Et vous verrez, il existe de bien meilleures solutions que de laisser du papier toilette à la vue de tous… Berk !
Nous savons que la plupart d’entre vous ont déjà la bonne attitude et ne laissent pas de détritus derrière eux (du moins on l'espère, sinon gare à vous!), mais il est possible de faire encore mieux : en ramasser quelques-uns lors de vos randonnées.
Si vous trouvez cela injuste de ramasser les déchets des autres, dites-vous que c’est une manière de compenser les déchets que vous-même avez involontairement laissés dans la nature, comme un mouchoir tombé d’une poche, un emballage oublié, etc.
On n'est pas au zoo !
On l’a déjà précisé plus haut dans cet article, mais le régime alimentaire des animaux est différent du nôtre. Rare sont les animaux qui pronent le sans gluten par exemple…
Autre différence avec nous, les animaux ont des périodes de l’année où les déranger peut avoir des conséquences néfastes sur leurs modes de vies. Pendant les périodes de migration ou d’accouplement par exemple. Un conseil : achetez une paire de jumelles et regardez-les de loin, c’est beaucoup mieux.
Si vous passez à travers un champ de vaches ou e brebis en pâturage, laissez les brouter tranquillement, n’est-ce pas Jules ?
Les sentiers battus... Oh les pauvres !
Ne vous inquiétez pas, on ne va pas vous dire de marcher sur la pointe des pieds avec des chaussons sur les sentiers de randonnées.
Cependant, il est vrai qu’un sentier peut vite devenir un champ de bataille si quelques règles ne sont pas respectées.
Plus un sentier est tracé, plus il est facile de trouver sa destination, mais il faut savoir que le passage de centaines voire de milliers de randonneurs empêchera à la végétation de repousser. Alors mieux vaut limiter les impacts de la randonnée au sentier. Parfois, on remarque qu'il se divise en 4 ou 5 pour former une sorte d’estuaire. Cela arrive lorsque les randonneurs bifurquent du sentier principal pour éviter une flaque d’eau ou pour marcher sur l’herbe molle par confort.
Mais alors, que faire si comme nous le hors-pistes vous appelle ?
Votre seul passage n’aura certainement pas d’impact sur la végétation. Cependant, veillez à :
Essayer de ne pas marcher l’un derrière l’autre tel les 7 nains revenant de la mine, les plantes peuvent supporter de se faire écraser une fois mais ne survivront pas à la marche des éléphants.
Privilégiez tant que vous le pouvez des zones dites « durables »: les pierres, les rochers ou encore la neige sont des surfaces qui ne s’offusqueront pas de vos pas.
Certains endroits sont si fragiles qu’il vaudra tout de même mieux les éviter, on pense aux dunes ou aux parterres de fleurs.
Ne lui dites pas avec des fleurs !
Parfois, la végétation en montagne nous surprend et on se verrait presque offrir un bouquet à sa chère et tendre. Mauvaise idée, si elle aime la nature elle vous en voudra, c’est sûr!
Dans une grande majorité des Parcs Régionaux et Nationaux, des panneaux vous indiquent qu’il est interdit de faire la cueillette des fleurs. Certaines fleurs sont également protégées, au même titre que les animaux. On ne tue pas de bébés baleines, et on ne cueille pas de bouquet d’Adonis pyrenaica, compris??
Voilà d'ailleurs un bon exemple ; cette fleur qui pousse uniquement dans les Pyrénées est menacée, donc si vous en croisez, il faudra lui éviter une rencontre avec vos nouvelles chaussures de rando...
Vous pouvez retrouver ou découvrir toutes les espèces sur le site : Inventaire National du Patrimoine Naturel
L'eau ça mouille !
"L’eau, dans 20 ou 30 ans y’en aura plus", dixit Jean Claude Van Damme.
Vous l’aurez compris, l'heure est grave en ce qui concerne l’eau ! Mais elle est surtout fondamentale pour la faune et la flore. Que ce soit des lacs de montagne, de petits torrents ou des cascades, il faut y porter une grande attention.
Évitez de bivouaquer trop près de ces points d’eau ; la vue est belle certes, mais vous empêcherez les animaux de venir s’y abreuver. Ils seront obligés de boire des bières et ils finiront alcooliques, donc merci pour eux.
Si vous souhaitez vous exercer à la nage indienne pas de problème, mais évitez d’avoir sur vous trop de produits chimiques. On sait que la crème solaire, obligatoire en montagne, a des effets néfastes sur l’environnement.
On évitera également la vaisselle à la manière de la petite maison dans la prairie, en plein milieu de la rivière. Il parait que les poissons n’aiment pas trop le Paic citron ! On vous conseille donc de prendre un récipient, de le remplir et de faire votre vaisselle un peu plus loin. Cela ne vous empêche pas ceci dit de devoir choisir un savon biodégradable, d’origine végétale. Soyez gentils, n’emmenez pas vraiment votre Paic Citron en bivouac !!
Le feu, ça brûle !
Qui n’a jamais rêvé d’un feu de camp, d’une guitare et de quelques aliments à faire griller? Et bien c’est possible en bivouac, même recommandé lorsque les nuits sont froides et pour faire fuir les loups (ouhouuuuuu…)
Cependant, la précaution est de mise ; et oui, l’eau ça mouille et le feu... ça brûle ! Tous les oiseaux... Bref, il faudra tout de même respecter quelques bonnes pratiques.
Déjà, les feux de camps ne sont pas autorisés partout ; il convient de se renseigner avant d’en allumer un. En fonction du lieu où vous trouvez, cela sera interdit toute l’année, ou juste dans les périodes où les risques sont les plus importants. En parlant de risques, il convient de les prendre en considération lors du choix de l’emplacement du feu. Choisissez de préférence un sol durable (voir plus haut) et à l’abri du vent pour éviter un feu de forêt.
Si possible, évitez de faire brûler tout ce qui est pneu de voiture ou autres déchets... On marque le trait mais vous aurez compris l’idée!
Lors de votre départ, prenez bien le temps d’éteindre le feu, il reste souvent des braises qui peuvent s’envoler au vent, alors méfiance!
Au pied médor !
Que vous vouliez randonner avec votre chien, votre chat ou encore votre poisson rouge, il va de soi que certaines pratiques s’appliquent également.
On en revient au fameux panneau qui vous indique ce que vous avez le droit ou non de faire dans les parcs nationaux ou régionaux. En fonction, il vous faudra peut-être une laisse. Bien que votre animal domestique soit le plus intelligent (on n’en doute pas) il faudra veiller à ce qu’il ne dérange pas les espèces sauvages.
Pensez également à prendre un doggy bag, euh non, un sac à crottes plutôt! Et oui, sur les sentiers et sur les endroits partagés il n’est jamais agréable de tomber sur les besoins de votre toutou.
Et la pollution sonore on en parle ?
Comment ne pas finir cet article sans parler des incivilités qui peuvent également avoir lieu sur nos beaux sentiers de randonnées?
Merci d’éviter de parler trop fort: "OH ELLE EST BEEEEEELLLLLE LA VACHE!"
Merci d’éviter de passer du JUL à fond avec votre superbe enceinte Bluetooth, il parait que les marmottes ne sont pas fan...
Merci d’éviter de laisser les refuges comme des poubelles, ce n’est jamais agréable d’arriver après 6h de randonnée dans les jambes dans un endroit où les déchets d’autres randonneurs s’entassent au fil du temps.
Randonner durablement, un travail d’équipe…
Vous l’aurez compris, ce sujet nous tient à cœur car à chaque fois que nous randonnons, nous tombons sous le charme de ces lieux exceptionnels et préservés. Tous les exemples donnés dans cet article peuvent vous sembler peu importants à l’échelle d’un couple ; on est d’accord que le refus de l’accord de Paris sur l’écologie par les USA aura plus d’impact qu’un petit bouquet de fleurs cueilli.
Mais n’oubliez pas que nous sommes des millions à pratiquer la randonnée chaque année, et que si tous les randonneurs du monde se mettaient à polluer, nous verrions toujours des montagnes, mais des montagnes de déchets. Et ça, ce serait beaucoup moins beau!!
Alors prêts pour randonner durablement?
