Observer le Kiwi de Nouvelle-Zélande en randonnée

En véritable emblème de son pays, le kiwi est un oiseau rare qui ne se laisse pas approcher si facilement. Ne sachant pas voler, il a développé l'art du camouflage en se tapissant dans les fougères épaisses de la forêt native néo-zélandaise. Il y a donc peu de chances que vous le rencontriez par hasard au détour d'un sentier ! Cependant, nous vous donnons dans cet article toutes les informations nécessaires pour mieux connaître cet oiseau, son comportement et son environnement. Ainsi, pourquoi ne pas vous lancer dans une expédition, à la recherche de cet oiseau endémique ?

randonnée nouvelle-zélande


Description du Kiwi de Nouvelle-Zélande

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Cet oiseau de la taille d'une petite poule – 30 à 45 centimètres selon les espèces – a une apparence singulière.

D'abord, son long bec le rend reconnaissable entre tous. Au-delà d'en faire un signe distinctif, ce bec fin l'aide surtout à trouver sa nourriture : il lui permet de fouiller facilement sous les feuilles ou dans la terre. Grâce à de petites narines situées sur le bout de ce bec, il peut ainsi sentir sa nourriture. Etant omnivore, cela peut aller des vers de terre et autres invertébrés, à des baies ou graines. De récentes études montrent même que le Kiwi auraient des sortes de capteurs au bout de son bec, lui permettant de ressentir les vibrations émises par ses proies se déplaçant sous terre !

Mais ce qui fait sa singularité, est surtout l'absence d'ailes. Ce point qui le différencie des autres oiseaux, marque son appartenance à la famille des ratites, regroupant toutes les espèces d'oiseaux ne pouvant pas voler tels que les autruches. Les ratites sont plutôt qualifiés d'oiseaux coureurs, moyen de déplacement qu'ils utilisent en guise de compensation. Cette pratique leur vaut des pattes épaisses, bien différentes des petites pattes frêles de la plupart des espèces d'oiseaux. Le kiwi a par ailleurs la particularité d'avoir 4 orteils, et des pattes larges proches de celles des dinosaures. Les scientifiques sont aujourd'hui encore divisés entre deux hypothèses concernant cette incapacité à voler. L'une des deux théories voudrait que les ancêtres des kiwis n'aient jamais su voler - auquel cas leur présence en Nouvelle-Zélande reste mystérieuse – tandis que l'autre penche plutôt vers une évolution de l'espèce faisant disparaître peu à peu cette capacité.

Le plumage brun du kiwi est fait de longues plumes fines, aux allures duveteuses se rapprochant beaucoup de l'apparence d'un pelage. Ce plumage fait partie des raisons pour lesquelles le Kiwi est souvent comparé à un mammifère plutôt qu'à un oiseau. La taille de ses pattes que nous mentionnions plus haut était un autre de ces points de comparaison, au même titre que les caractéristiques des petits Kiwis à la naissance. En effet, une fois sortis de leur énorme œuf – caractéristique de la famille des ratites – les petits kiwis sont déjà formés, y compris leurs plumes. Ils sont même capables de se nourrir par eux-mêmes ! Ces points les différencient effectivement des autres espèces d'oiseaux.

Les différentes espèces de Kiwi

Le kiwi se divise en 5 espèces différentes :

  • Le kiwi d'Owen, ou « little spotted kiwi » est le plus petit, mais aussi le plus menacé : il ne survit désormais que grâce à l'intervention de l'homme. On le trouve donc uniquement sur des îlots isolés tels que Kapiti Islands, loin de tous prédateurs, ou dans des sanctuaires de préservation.

  • Le kiwi Roa ou « great spotted kiwi » vit plutôt en altitude dans la partie Nord-Ouest de l'île du Sud. De Nelson à Arthur's Pass, son territoire s'étend sur des zones d'environ 700 à 1 000 mètres d'altitude. 20 000 individus s'y trouveraient à l'état sauvage.

  • Le kiwi de Mantell ou « North Island brown kiwi » est le plus commun de tous, avec plus de 35 000 individus répartis sur 4 zones de l'île du Nord : le Northland, le Coromandel, l'Est et la région de Wanganui. Ces différents territoires montrent la capacité d'adaptation à différents milieux de cette sous-espèce.

  • Le kiwi d'Okarito ou « rowi kiwi » se trouve uniquement dans la forêt d'Okarito, sur la côte Ouest de l'île du Sud, dans le Southland. On y trouverait environ 400 individus, mais ceux-ci pourraient vivre jusqu'à 100 ans !

  • Le kiwi austral ou « tokoeka » (ou encore « southern brown kiwi ») est le plus grands des 5 sous-espèces, mesurant en moyenne 50 centimètres. Il vit principalement sur l'île Stewart, située au Sud de l'île du Sud, mais on trouve également 1/3 de sa population dans les fjords de l'île du Sud. La population totale serait de 20 000 individus.

Ces 5 sous-espèces ont été identifiées assez récemment, grâce aux recherches d'ADN établies dans les années 1980. Jusque là, seules 3 espèces distinctes de kiwis avaient été différenciées, en se fiant à leurs seules différences physiques.

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L'habitat du kiwi

Le kiwi, comme les autres oiseaux néo-zélandais ne pouvant pas voler, vit et niche à même le sol de la forêt. Avant l'arrivée des hommes en Nouvelle-Zélande, ces oiseaux « flightless » comme on les appelle en anglais, n'étaient menacés que par d'autres oiseaux : les faucons et aigles, ou encore la chouette à joues blanches étaient leurs principaux prédateurs. Et pour cause : aucun prédateur de la famille des mammifères ne vivait originellement sur ces îles !

Mais voilà ; l'homme a importé avec lui quelques mammifères, qui ont mis en péril tout cet équilibre. Ainsi, les kiwis tout comme leurs compatriotes les weka, kakapo, takahe et autres oiseaux natifs de Nouvelle-Zélande, sont désormais menacés par les hermines, les furets ou encore les chiens.

Ces mammifères n'ont pas grand chose à voir avec les grands prédateurs de leur famille, mais suffisent pourtant à menacer d'extinction les kiwis. Les hermines s'attaquent particulièrement aux petits, alors que les furets sont capables de tuer des adultes. Les chiens quant à eux seraient la menace principale des kiwis dans certaines zones, capables de les débusquer avec leur flair, puis de les tuer…

Une espèce en danger

Vous l'aurez donc compris, le kiwi est en danger d'extinction. Il serait pourtant facile de penser, au vu des chiffres correspondant à la population de certaines sous-espèces, qu'il en reste suffisamment pour faire perdurer l'espèce. En 2019, le nombre total s'élevait à 68 000 kiwis.

Cependant, les dégâts provoqués par leurs prédateurs sont considérables. On estime à 27 le nombre de kiwis tués par un prédateur par semaine. Là encore, cela peut sembler peu, mais à l'échelle d'une année cela représente 1 400 individus, soit 2% de la population totale.

Ce déclin devient frappant lorsque l'on compare les chiffres avec ceux du siècle dernier. Il y a 100 ans, le nombre de kiwis était en effet estimé à plusieurs millions, contre 68 000 aujourd'hui. En se basant sur l'ensemble de ces données, les scientifiques estiment que le kiwi pourrait totalement disparaître du sol Néo-Zélandais d'ici à la fin du siècle.

Cependant, leur cause n'est pas sans espoir ! Il suffirait en effet que 20% des petits survivent jusqu'à l’âge adulte pour assurer le maintien et la reproduction de l'espèce. Or à l'état sauvage sans l'intervention de l'homme, 95% des petits sont tués par leurs prédateurs. A cela, se rajoute le fait que dans 50% des cas, l'œuf n'est pas couvé jusqu'au terme et n'éclot donc pas, soit à cause de ces mêmes prédateurs soit d'une bactérie.

Pour pallier à ces données et pour tenter de maintenir l'espèce, certaines populations sont suivies de près. 20% des kiwis seraient ainsi monitorés et surveillés par des spécialistes, tels que les rangers du DOC (le “Department Of Conservation”). Un travail colossal est également entrepris pour lutter contre les prédateurs : pièges, poison, battues… Tous les moyens sont bons ! (après avoir lui-même introduit les prédateurs, l'homme tente de « réparer » sa bêtise en exécutant des pans astronomiques de la population de ces petits mammifères… Il faut dire que leur développement est sans limite, puisqu'eux n'ont aucun prédateur sur ces terres!).
Ce sacrifice semble cela dit payer pour les kiwis : dans les zones où la population de prédateurs est contrôlée (par contrôlée, comprenez donc : décimée), les petits kiwis survivraient jusqu'à l'âge adulte dans 50-60% des cas ! On est effectivement bien loin des 5% sans contrôle, comme évoqué plus haut.


Enfin, les kiwis vivant en moyenne 60 ans s'ils ne sont pas menacés outre mesure, le développement nouveau de l'espèce est largement envisageable ; même s'ils ne mettent au monde qu'un petit à la fois, cette longue vie permettrait aux adultes de développer leur population.

En s'appuyant sur la loi de protection absolue, mise en place en 1921 pour protéger les kiwis, et en continuant de développer les actions ayant fait leurs preuves jusqu'ici, le kiwi conserve des chances de survie. Il est cependant évident que des actions drastiques sur la population de prédateurs, bien que contestables, sont indispensables pour y parvenir.

Comment et où observer les kiwis ?

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Pour observer un kiwi dans son habitat naturel, une chose est sûre : il faudra vous y aventurer de nuit ! Le kiwi est en effet un animal nocturne, comme beaucoup d'espèces néo-zélandaises. Cela s'explique notamment par le fait que ses proies, comme les invertébrés et vers de terre, sortent à la surface de la terre plus facilement la nuit. Par ailleurs, les prédateurs originels des kiwis tels que les aigles ou les faucons chassant en journée, ils évitent ainsi d'y être exposés.

Mais alors, comment repérer ces oiseaux bruns au milieu des fougères dans l'obscurité totale ? On vous donne la liste des choses à faire pour vous y préparer :

  • Repérez les lieux en journée : les kiwis laissent en effet des traces assez caractéristiques, qui peuvent vous indiquer les endroits près desquels les trouver. Les empreintes de pattes par exemple, sont facilement repérables dans les sols boueux. Cherchez alors une empreinte de patte d'oiseau plutôt large, avec 3 orteils. Le 4ème est en effet situé plus haut sur la patte ; il ne laissera une empreinte que si le sol est très boueux, et que la patte s'est suffisamment enfoncée. Le bec des kiwis laisse également des marques caractéristiques : en fouillant sous la terre, ils peuvent laisser un trou de forme conique de la taille d'un cornet à glace.

  • Choisissez la bonne nuit : les nuits très sombres de nouvelle lune sont idéales. Choisissez votre créneau horaire à peu près 2 heures après le coucher du soleil, ou juste avant l'aube. Ce serait à ces moments-là que les kiwis sont généralement les plus actifs.

  • Munissez-vous d'une lampe frontale à lumière rouge. Cela vous permettra de voir sans déranger les kiwis, qui pourraient fuir face à une lumière blanche. Les scientifiques sont malgré tout divisés quant à la vision des kiwis, que certains estiment très limitée ; elle serait compensée par leurs sens du toucher et de l'ouïe très aiguisés, comme chez les mammifères. Difficile donc d'affirmer si la lumière les dérangeraient vraiment, mais dans le doute, une lampe rouge est préférable.

  • Tendez l'oreille ! Les kiwis ont en effet un cris très caractéristique – pas franchement rassurant d'ailleurs, quand vous attendez accroupis dans le noir entre deux fougères ! Voici une page sur laquelle vous trouverez des enregistrements audios vous permettant de les identifier. C'est d'autant plus important, que le mâle et la femelle ont des cris bien distincts, et que tous deux peuvent facilement être confondus avec ceux d'autres animaux de la forêt.

  • Enfin pour mettre toutes vos chances de votre côté, choisissez soigneusement le lieu pour les observer.
    Dans l'île du Nord, la péninsule du Coromandel semble la plus propice. Le kiwi de Mantell y est en effet présent en nombre conséquent, et les autorités concentrent beaucoup de leurs actions sur cette zone. Cela leur a permis de constater une augmentation de la population de kiwis cette dernière décennie : elle aurait doublé, là où elle ne cesse de diminuer sur les autres territoires !
    Mais le lieu d'observation ultime reste Stewart Island. Cette petite île située tout au Sud de l'île du Sud abrite plus de 12 000 individus répartis sur sa superificie plutôt modeste, augmentant les chances d'en croiser. Par ailleurs, la sous-espèce qui y vit, le kiwi Austral, est le plus grand de tous : avec ses presque 20 cm supplémentaires en moyenne par rapport à ses congénaires, il est forcément plus facile à repérer ! Enfin, Stewart Island est également le seul endroit où des kiwis auraient été observés au grand jour ! Contrairement à ce que nous disions en introduction, il y a donc là-bas une petite chance pour que vous en observiez pendant votre randonnée.

Si malgré tous vos efforts, le kiwi reste mystérieusement caché, voici une liste des endroits où observer des kiwis, en captivité cette fois. Bien que moins palpitante, ce type d'expérience peut être l'occasion d'en apprendre d'avantage sur l'espèce, et même de contribuer à sa sauvegarde !

D'autres oiseaux natifs à observer en Nouvelle-Zélande

Bien qu'étant l'emblème de son pays, le kiwi ne résume pas à lui seul la faune néo-zélandaise. Une foule d'autres oiseaux peuple les terres et côtes de ces deux îles, dont certains sont d'ailleurs bien moins farouches que leur congénère au long bec… Nous avons eu la chance d'en rencontrer quelques uns que voici :

  • Le Weka : c'est probablement celui qui ressemble le plus au Kiwi. Comme lui, c'est un oiseau brun aux pattes épaisses et ne sachant pas voler. En revanche, le weka est un peu plus gros : entre 50 et 60 cm en moyenne, soit la taille d'un poulet. Son habitat peut aller des forêts aux prairies d'altitude, en passant par les zones marécageuses ou même les abords de fermes. Son seul impératif est d'avoir une zone à la végétation de sol dense à proximité, pour pouvoir s'y camoufler et y nicher. C'est la raison pour laquelle on trouve souvent les wekas à la lisière de deux milieux : une prairie d'herbes hautes et une forêt par exemple. Le weka a un peu la même alimentation que le kiwi, mais étant plus gros, il se nourrit également d'invertébrés plus gros comme les lézards, ou encore d'œufs de ses congénères oiseaux nichant au sol.
    Mais ce qui marque une vraie différence entre le weka et le kiwi, est son caractère opportuniste. Il n'est en effet pas rare de le rencontrer près des refuges en randonnée, car il n'hésite pas à se servir dans les réserves de nourriture humaines ! Nous l'avons d'ailleurs déjà vu à l'œuvre, embarquant dans son bec une partie de la popotte de nos compagnons de refuge ! Il embarque les objets qu'il trouve jusque dans sa cachette pour les analyser en sécurité ; alors mieux vaut ne pas perdre sa trace !

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  • Le Kea : ce perroquet est le seul perroquet alpin au monde. Vous le rencontrerez majoritairement en altitude, dans les forêts et prairies alpines de l'île du Sud, seul endroit où il réside. La population actuelle est estimée entre 3 000 et 7 000 individus, difficiles à monitorés de par la rudesse de l'environnement dans lequel ils vivent. Avec son plumage vert-olive, et le dessous de ses ailes aux couleurs jaune et orange chatoyantes, le kea ne passe pas inaperçu dans les paysages enneigés. On le repère aussi facilement à son cri « keeeeeeeeaaa » qui résonne dans les montagnes !
    Comme beaucoup de perroquets, le kea est doté d'une intelligence exceptionnelle, dont il n'hésite pas à se servir pour se nourrir. A la nuit tombée, ils sont généralement nombreux à s'approcher des campements, en espérant soutirer un peu de nourriture aux campeurs. Et pour cela, tous les moyens sont bons : percer la toile de tente ou manger le joint de la fenêtre d'un camper-van avec son bec, ou bien faire des aller-retours d'un pas décidé sur la table de pique-nique en attendant que vous détourniez le regard pour vous enlever votre sandwich des mains… Il n'a peur de rien ! Quoiqu'il en soit, dans les zones fréquentées par les keas, vous verrez partout des recommandations de ne rien laisser dehors : chaussures, bâtons de randonnée… Il grignote tout ce qu'il trouve ! Ce comportement opportuniste a été renforcé par la tendance de certains humains à nourrir les keas pour les approcher ; cela a pour effet de les encourager à s'orienter vers les zones habitées, où ils trouvent de la nourriture plus facilement que dans leur habitat naturel. Cependant, celle-ci ne correspond pas forcément à leurs besoins, et les risques d'empoisonnement ou de rencontre malencontreuse mettent en danger la survie de l'espèce.
    Cela dit, les keas savent très bien se venger : parmi les anecdotes les plus connues, un randonneur aurait été enfermé dans les toilettes d'un refuge par un kea, et un autre aurait appris à ouvrir le robinet pour se désaltérer !

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  • Les manchots antipodes : ces manchots aux yeux jaunes sont les plus rares du monde. Sur la côte Est de l'île du Sud néo-zélandaise, il n'y aurait plus que 600 individus. Certains persistent également sur de petites îles protégées et loin de tous prédateurs, mais leur population est fortement menacée d'extinction. La cause principale est la déforestation des zones côtières ; les manchots antipodes font en effet leur nid dans ces zones de végétation proches des côtes. Des actions de plantation et de protection de ces espaces ont été entreprises pour tenter de relancer la croissance de leur population.
    Ces manchots, contrairement à d'autres, ont pour particularité d'être très solitaires. Un Ranger du DOC rencontré sur place, et spécialisé dans leur surveillance, nous a expliqué qu'il était très rare d'en croiser un, et presque exceptionnel d'en observer 2 ou 3 au même endroit. Nous avons donc été très chanceux un soir, de rencontrer non pas 1, ni 2, mais bien 3 manchots antipodes ! Le Ranger nous a bien aidé en nous indiquant la présence d'un nid dans le coin, et en précisant qu'ils arriveraient comme tous les soirs, à 20h30 précises (nous précisons que la zone autour du nid avait été protégée de manière à ce qu'aucun humain ne puisse s'en approcher ; nous obervions la scène à distance d'environ 100 mètres).
    Après des heures de pêche dans les eaux froides et agitées, une autre épreuve attend ces manchots : retrouver leur petit. Il placent en effet les nids en sécurité : dans la végétation, dans les rochers situés en hauteur sur la côte, ou même en haut d'une dune de sable. Mais quand les petits grandissent, ils sortent du nid et se baladent dans les environs. A son retour, le manchot adulte doit donc appeler son petit, et tenter de le localiser. Nous avons assisté à cette scène, avec un manchot qui tentait péniblement de gravir une dune très raide avec ses pattes palmées ; autant dire qu'il pataugeait dans la semoule… Des forêts côtières seraient effectivement plus adaptées !

manchots antipodes

Nous avons visité le sanctuaire Penguin Place , qui œuvre pour leur protection et soigne des individus blessés. Cet endroit était originellement une ferme ; mais le fermier a un jour découvert des nids de manchots au milieu de ses moutons ! Il a donc décidé de protéger la zone, de construire de petits abris pour faciliter la tâche des manchots, et de poser des clôtures pour que ses moutons n'aillent pas les piétiner. Aujourd'hui, il permet aux visiteurs de voir les lieux, et d'en apprendre plus sur l'espèce et des moyens de la protéger. Dans les beaux paysages côtiers de cette ferme, vous pourrez aussi observer des scènes insolites, telles que des phoques à fourure se dorant la pilule à 5 m d'un mouton pâturant !

Yellow eyed penguins center
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Yellow eyed penguins center

Il y a bien d'autres espèces animales endémiques de la Nouvelle-Zélande à citer. Les espèces marines et côtières telles que les manchots antipodes ou les phoques à fourrure cités juste au-dessus méritent d'ailleurs que nous leur dédions un article très bientôt.

L'isolement des îles néo-zélandaises leur a permis de conserver une faune caractéristique et unique, qui s'est d'autant plus développée que l'humain n'a mis le pied sur ces terres que très tardivement : il y a environ 1 000 ans seulement. Malheureusement, il a emmené avec lui des espèces qui bien que pouvant sembler inoffensives (comme les furets, les possums ou les lapins) mettent aujourd'hui en péril ces espèces natives, et toute la chaîne alimentaire de leur écosystème.

Comme ailleurs dans le monde bien plus tôt, l'arrivée de l'homme bouleversa donc cet écosystème unique. Heureusement, il déploie aujourd'hui des moyens conséquents pour tenter de gommer ses erreurs, et sauver les kiwis et manchots antipodes. Espérons de tout cœur que cela soit suffisant !


Si vous êtes en Nouvelle-Zélande, une plateforme très pratique - NZ birds online - vous permet d'identifier une espèce que vous avez observée. Il vous suffit de renseigner dans quel milieu vous l'avez vue, puis de sélectionner la photo qui lui ressemble le plus, pour connaître son nom et ses caractéristiques; on adore le concept !


Et si vous voulez en savoir plus sur les programmes de sauvegarde néo-zélandais, ou même vous investir à leurs côtés, n'hésitez pas à cliquer sur les liens !


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