Wwoofing en Nouvelle Zélande : Esclavage moderne ou Immersion culturelle ?

Ca y est, vous avez votre billet d’avion et vous envisagez de découvrir la Nouvelle Zélande en alliant travail et voyage, alors le wwoofing est peut être fait pour vous. On vous a parlé récemment du PVT Nouvelle Zélande ici , désormais on vous explique comment travailler en Nouvelle Zélande en échange d’un bon lit douillet et de succulents repas.



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Le WWOOFING qu’est-ce que c’est ?

Le WWOOF : acronyme de Willing Workers On Organic Farms . Le concept a été imaginé par Sue Coppard en 1971 comme un moyen de faire sortir les gens des villes vers la campagne pour soutenir le mouvement biologique. Initialement appelé Willing Weekends on Organic Farms, le Wwoofing est devenu si populaire que les périodes de deux jours ont été prolongées de sorte que le nom est devenu «Willing Workers». Craignant que le fait d'avoir "travail" dans son titre suggère des liens avec des organisations de travailleurs migrants clandestins, Wwoof International a de nouveau changé son nom en World Wide Opportunities on Organic Farms, mais certains groupes ont conservé l'ancien nom. En d’autres termes, c’est travailler de manière volontaire dans une ferme biologique en échange du logis et de bons repas, mais pas que... 

En effet le wwoofing c’est une autre approche du voyage, plus lente, plus intimiste, au coeur des fermes biologiques de Nouvelle Zélande. En échange de quelques heures par jour de travail (entre 4 et 6 ) les woofers, comprenez ici les volontaires, reçoivent un toit et des repas. Autrement dit, pas de transfert d’argent entre les woofers et les hosts, seulement des services.

On peut alors se demander quelle est la différence entre le Helpx et Wwoofing. Elle réside dans le fait que le Wwoofing est exclusivement destiné à des fermes bio. Cependant il est tout a fait possible de faire du Helpx et du Wwoofing pendant votre voyage, l’un n’empêche pas l’autre. A choisir entre Helpx ou woofing on aurait plus tendance à aller vers l’écologie mais c’est un choix personnel.

Pourquoi faire du WWoofing en Nouvelle-Zélande?

La nouvelle Zélande est un pays qui compte environ 4 millions d’habitants pour 40 millions de moutons, autant vous dire que l’agriculture y est bien présente. Le wwoofing offre plusieurs avantages: il vous permet de découvrir de nouvelles expériences, tout en voyageant. Généralement les woofers ( les volontaires) restent entre quelques jours et plusieurs semaines chez leurs hôtes. C’est assez pour se faire une bonne idée de ce que représente le travail à la ferme et devenir complice avec ses hosts. En effet, le Wwoofing c’est aussi et surtout de l’échange inter-culturel. Généralement vos hôtes ont besoin d’aide à la ferme mais sont aussi intéressés par votre culture. Vous aurez alors tout le loisir d’échanger avec eux lors des repas cuisinés après quelques heures par jour de travail. C’est une vision du voyage qui nous plaît beaucoup car elle est basée sur l’échange et l’on peut vraiment découvrir le pays sous un angle différent. Ceci dit il faut se l’avouer, ce n’est pas vraiment le genre de programme vacances idéal pour ceux qui ne resteraient qu’une ou deux semaines à voyager en Nouvelle-Zélande.

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Bien que votre Lonely Planet ou votre Guide du routard vous paraissent complet, il ne sont pas comparables à coté des conseils, histoires et autres bons plans que vous offriront vos hôtes. Cependant le Wwoofing a parfois mauvaise presse en Nouvelle Zélande. En faisant quelques recherches sur le sujet, j’ai découvert quelques condamnations de fermiers qui avaient abusés du système d’échange proposé par le WWOOF. Dans d’autres articles nous avons trouvé des éléments a charge contre la pratique, indiquant que tout travail mérite salaire et que le wwoofing est de l’esclavage déguisé. De notre point de vue, on ne s’est jamais sentis exploités, on était contents d’apprendre et nous aurions été gênés de se voir offrir une hospitalité pareille sans rien faire en retour. Après nous n’avons pas testé toutes les fermes, il se peut que certaines abusent du système. A vous de vous faire votre expérience et de partir si vous sentez que vous êtes exploités injustement. 

Comment faire du WWoofing en Nouvelle-Zélande?

Comme partout dans le monde, le Wwoofing nécessite la création d’un compte sur la plateforme néo zélandaise.

Comptez 40 euros et une vingtaine de minutes pour créer votre compte sur le site web du WWOOF.

La création du compte: 

Etape 1 : 

Pour échanger avec vos futurs hôtes, vous devez vous créer un compte. La première étape est de remplir les infos pratiques : si vous êtes volontaire ou si vous êtes un hôte  (dans votre cas cliquez sur volontaire ) nom, prénom, genre. Vous devrez le remplir deux fois si vous voyagez accompagné d’une autre personne. Vous devrez ensuite rentrer votre adresse de messagerie et choisir votre mot de passe.

Étape 2 : 

Vous devrez sur la deuxième page entrer votre adresse postale ( votre adresse française ) et votre nationalité. On imagine que c’est pour leurs statistiques, car nous n’avons jamais reçu de courrier du WWOOF. 

 
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Puis sur cette même page vous devrez inscrire quelques phrases, en anglais, pour expliquer quelles sont vos motivations pour devenir volontaires. En fonction de votre niveau d’anglais et de votre inspiration cette partie sera plus ou moins longue. Expliquez simplement que: 

« Vous ne croyez pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? », eh ben je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi… » 

Merci Edouard; essayons de faire plus court tout de même ! Veillez quand même à ce que cette partie soit assez longue, un minimum de caractères est exigé pour pouvoir passer à la partie suivante. Puis vous devez rentrer vos disponibilités, ajoutez donc ici votre date d’arrivée en Nouvelle Zélande ainsi que la date de départ du pays des Kiwis. 

Etape 3

Enfin la dernière partie de l’inscription est le paiement . Vous devrez alors vous acquitter d’un montant 40 dollars Néo-zélandais : soit 23 euros. Trois modalités de paiement s’offrent a vous, par chèque ou transfert dargent/ par Paypal / par Carte de crédit. Pensez également à lire les mentions légales du site.

Etape 4

Une fois le paiement effectué, vous devrez activer votre compte depuis votre boite mail puis remplir encore quelques informations sur votre profil. 

Il s’agit ici de vous décrire: qui êtes vous, quel type de volontariat vous intéresse et quelle expérience vous avez. 

Il faudra également décrire votre régime alimentaire ( si vous êtes végétarien, que vous avez des allergies ou encore si vous ne supportez pas les ananas sur les pizzas ) 

Ensuite vous devrez remplir plusieurs petites parties concernant : 

  • votre équipement ( si vous avez des habits de pluie, des vêtements de travail, etc ) 

  • vos centres d’intérêts 

  • vos expériences en tant que volontaires ( si vous n’en avez pas, mettez-le, mais insistez sur le fait que vous êtes travailleur et que vous êtes un jeune qui n’en veut ) 

 
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Vous devrez également remplir vos compétences, à sélectionner dans une liste rédigée sur la plateforme. Vous pouvez choisir de mettre en vert les compétences que vous pouvez offrir et en bleu celles que vous voulez apprendre. Vous pouvez également évoquer si vous avez déjà travaillé en NouvelleZélande.

Petit mémo et traduction des compétences proposées : 

  • Carpentry/ Building : Des travaux sur le toit ou de maçonnerie. Des aménagements ds granges ou encore la pose de gouttières pour récupérer l’eau, voilà ce qui peut vous attendre avec cette compétence. Attention: ces activités peuvent être dangereuse pour des non initiés, pensez bien à votre assurance pvt pour ceux qui partent en pvt en Nouvelle Zélande

  • Pruning : c’est l’élagage. Au pays des Kiwis, ça pousse très vite, il faut donc être capable de manier la faucille et le mart..euh non le sécateur. Attention à vos doigts ! 

  • Mechanical : tout ce qui concerne la mécanique, réparer des vieux moteurs, faire une vidange etc. Si vous avez les mains dans la cambouis depuis votre plus jeune âge, foncez ! 

  • Gardening : Attention c’est un faux ami, ce n’est pas de gardiennage dont nous parlons ici, mais de jardinage. Biner les patates, désherber, etc. Ce n’est généralement pas le plus intéressant mais c’est à la portée de chacun. 

  • Fencing : La réalisation de clôtures pour encadrer les nombreux moutons néo-zélandais par exemple. 

  • Propagation : C’est l’agrandissement, par exemple d’une culture ou d’un réseau d’eau. 

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  • DIY maintenance : DIY c’est l’acronyme de Do It Yourself , en gros débrouillez vous sur certains tâches d’entretien: inspecter le toit, réparer un robinet qui fuit, vérifier l’état de la machine à laver etc…

  • Engineering : Des travaux d’ingénierie : poser un panneau solaire par exemple. 

  • Water Care : C’est la préservation de l’eau. Les Néo-zélandais sont très sensibles à ce point. Vous pourriez aider à mettre en place un circuit de récupération d’eau pour les animaux de la ferme par exemple. 

  • Animal Care : c’est s’occuper des animaux, donner à manger aux poules, traire les vaches, tondre les moutons. Autant d’activités qui sauront régaler les amoureux des bêtes. 

  • Landscaping : C’est le métier de paysagiste, aider vos hôtes à agrandir ou aménager leurs jardins. 

  • Equestrian : Prendre soin des chevaux, les brosser, les monter, leurs donner à manger etc . 

  • Dairy : c’est travailler dans le lait. Traire les animaux, participer à la chaîne de fabrication du lait, etc . 

  • Agriculture : Et oui c’est comme en Français! Ce mot est assez, pour ne pas dire complément transparent; c’est la culture de la terre. Attention si vous devez monter sur un engin motorisé, vérifiez bien son assurance auto.

  • Bee Keeping : c’est l’apiculture, l’élevage d’abeilles pour exploiter le miel des ruches. Ne vous inquiétez pas, les combinaisons d’apiculteurs sont fournies. Pour Jules, impossible, allergique depuis petit aux abeilles, on a préféré ne pas tenter l’expérience même couverts par une bonne assurance pvt.

Enfin dernière étape de la création de votre profil : la mise en ligne de vos photos. Et oui , il faut que vos hôtes aient une idée de votre tête, c’est rassurant pour eux.

Pour finir sur cette partie, prenez le temps de réaliser un profil complet et soigné; cela maximisera vos chances d’être choisi, et oui la concurrence dans certaines régions ( Auckland, Queenstown ,Christchurch ) peut être rude. 

Comment trouver une ferme biologique?

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Une fois votre profil terminé, vous pouvez désormais choisir une ferme. Vous pouvez chercher les petites annonces de trois façons : 

  • Une recherche globale : vous rentrez directement dans la barre de recherche ce que vous souhaitez trouver 

  • Une recherche géographique : elle vous permet de trouver un hôte près de l’endroit où vous vous trouvez. 

  • Une recherche par compétences : si vous recherchez une expérience plutôt qu’une localisation cet outil est pour vous . 

Une fois votre recherche effectuée vous pouvez choisir entre plusieurs fermes. Il est donc temps d’envoyer un message à vos futurs hôtes. 

Attention, les hôtes peuvent voir le nombre de messages envoyés ainsi que le nombre de caractères pour chaque message envoyé. Ainsi si vous aviez la bonne idée d’envoyer un message copié / collé aux 200 fermes aux alentours, n’espérez pas avoir beaucoup de retours. Les hôtes s’apercevront que vous ne vous intéresserez pas à leur ferme en particulier et ne vous répondront pas, ou négativement. 

Une autre astuce est de demander aux groupes de Français sur Facebook s’ils n’ont pas des bons plans à vous partager.

Notre expérience de wwoofing en Nouvelle-Zélande?

La ferme de notre premier Wwoofing

La ferme de notre premier Wwoofing

Comme une bouteille à la mer., après seulement 4 jours de road trip au pays des kiwis, on envoyait un message pour travailler en NouvelleZélande. Et quelques heures plus tard, nous avions une réponse positive de la ferme située près d’Arrowtown ( à moins d’une heure de Queenstown). Cette petite ferme très charmante fut construite par Chris, le fermier, dans les années 1980. Ancien cadre dans une compagnie d’aviation civile, il s’était depuis reconverti dans l’élevage principalement de vaches et de cerfs. Quand il a rencontré Ika, sa femme, ils ont fondé une ferme biologique où poussent toutes sortes de choses dont des oliviers. 

Nous avons été accueillis par Ika dans l’après midi d’une belle journée d’été. Elle revenait de l’Ile du Nord où elle avait été rendre visite a des amis amis près de la péninsule de coromandel. Après nous avoir offert un café, elle nous a expliqué les règles du wwoofing chez eux. En effet nous avions bien mentionné que nous n’avions jamais fait de Wwoofing; il était donc important pour elle de nous en expliquer les codes. On comprendra plus tard que Chris et Ika ont eu de mauvaises expériences avec d’anciens Wwoofers, et qu’ils souhaitent donc être clairs dès le départ. Après notre thé, Ika nous a montré notre première activité de la journée: entretenir un joli parterre de roses. Des roses qui seraient présentées d’ailleurs au grand concours de la ville quelques jours plus tard, roses qui au passage ont reçu les coups de cœur des jurys ! Oui c’est un peu grâce à nous, sans doute.

Après avoir désherbé, nous avons rencontré Chris et nous avons passé la soirée à parler autour d’un excellent repas cuisiné par Ika, puis nous sommes allés nous coucher dans la chambre d’amis. 

Le lendemain matin, Chris nous invita par une belle journée à tailler ses oliviers. Les 500 oliviers que compte la ferme doivent être entretenus pour qu’ils produisent de meilleures olives. À grand coups de sécateurs, c’est ce que nous avons fait les deux jours suivants de 9h à 13h. C’était amusant de se dire qu’on était en train de travailler en NouvelleZélande, si loin de notre vie d’avant, juste en échange du logis.

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Puis Chris est arrivé au déjeuner avec une idée : mettre en place une gouttière pour récupérer l’eau de pluie et la redistribuer à ses vaches. 

Pendant les deux jours qui suivirent, forts de nos marteaux et visseuses, nous mettions en place ce nouveau système de récupération d’eau de pluie. Pendant ce temps, Sandie a même pu aider la petite dernière de la famille à réaliser un projet école; pour vous dire la variété des missions qui peuvent vous être accordées! De temps en temps, Ika nous emmenait avec elle à la rencontre des gens du village, d’ailleurs nous avons rencontré un woofers qui s’était installé pour plusieurs mois après avoir réalisé un pvt Japon puis un pvt Corée et qui se destinait après son pvt en nouvelle Zélande à partir en pvt au Canada, incroyable non ?

Au cours de nos échanges avec cette famille Néo-zélandaise, nous avons appris plein de choses sur le pays, son évolution, les perspectives agricoles. Chris et Ika nous ont également donné plein de conseils et de bons plans pour voyager en nouvellezélande, en particulier sur l’ile du Nord.

Ce fut avec un petit pincement au cœur que nous quittâmes Chris et Ika pour continuer notre voyage vers la péninsule de Coromandel sur l’île du Nord.

Et vous, êtes vous prêts à tenter l’expérience du Wwoofing en Nouvelle Zélande ?
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